Se sentir vexée quand quelqu’un n’accepte pas notre aide et souvent accepter à contre-coeur de rendre service quand on nous en demande un est un comportement “toxique” que j’ai appris assez vite dans ma famille. But WHY?
"Normalement" la loyauté familiale devrait m’empêcher de l’écrire mais vu que les comportements toxiques ne se guérissent que lorsqu’on les reconnaît sooooo, Here I am faisant exactement ce que des générations plus tôt auraient dû faire.
Et apparemment, on appelle les gens comme moi des Cycle breakers, des briseurs,ses de Cycle.
Des gens qui ont remarqué qu’il y avait des couacs dans le système, dans la famille même, des "petits" problèmes soit disant mais qui transforment ta vie en parcours Koh-Lanta, où tu te rends compte que ton équipe peut potentiellement te faire la misère.
Tu vas me dire:
Attends, attends… la loyauté familiale c’est saaaacréé, faut pas toucher sinon t’a 15 ans de malheur.
Et moi je te réponds que les 15 ans de malheur sont derrière moi. Et oui je blâme mes peurs et mon respect de la loyauté familiale.
Pourquoi? Attention Trigger Warning (violences sexuelles)
Dimanche dernier, @alfounisme que je soutiens de tout mon coeur a lancé: #Balancetonporcmq et il m’a fallu une semaine pour sortir de mon Freeze mode (état de sidération/ immobilisme physique et mental) pour réaliser que c’était LE moment de sortir du silence pour moi aussi et pour bien d’autres femmes.
Je crois malheureusement que 100% des femmes ont déjà été agressé sexuellement, ou été victime de harcèlement sexuel et donc je ne suis pas une exception.
J’ai moi-même subit les attouchements d’un petit con au collège, d’un de mes cousins, mon oncle et mon propre fils par un cousin qui a trouvé marrant de le toucher sous mes yeux et ne vous inquiétez pas, je l’ai recadré aussitôt bien sûr et dit EXPLICITEMENT dit que c’était mal, de ne plus jamais toucher mon fils.
La plupart de ces violences sexuelles intrafamiliales sont déniées et cachées par les victimes elles-mêmes et par les membres de la famille pour plusieurs raisons:
la loyauté familiale: ne rien dire qui pourrait ternir l’image de leur famille
la terreur qu’on ne les croit pas et qu’on retourne l’histoire contre elle, et qu’elle récolte le titre de “salope”
la peur de l’isolement
la peur de devoir vivre avec cette identité de “victime” et de ne pas pouvoir être juste elle-même
la honte d’avoir été “sali” et là je blâme directement les transmissions (foireuses) religieuses autour de la sexualité
la culpabilité inconsciente de la victime qui s’en veut de ne pas avoir su se défendre et qui croit que c’est une punition de Dieu, la vie (encore une fois je blâme cette culture judéo-chrétienne foireuse)
le fatalisme: les hommes sont comme ça, les femmes sont comme ça, on subit et puis on fait semblant, ça va passer
Pour toutes ces raisons, une personne qui a vécu des expériences douloureuses tout en gardant le silence sur son vécu, et qui a donc réprimé une partie ou toutes ses émotions va développer un trauma.
D’ailleurs, j’en profite pour transmettre cette info importante mise en lumière par Roméo Cournal (encore lui): le fait de forcer un enfant à embrasser quelqu’un sur la joue ou autre ET de l’empêcher d’exprimer ses émotions, son dégoût (menace du parent: “je te tape si tu dis beurk”),
ou encore de forcer la fourchette pleine d’aliment à entrer dans sa bouche (les lèvres sont une zone sensible et érogène) sont les meilleures façons pour qu’il développe un trauma sexuel et disons le tout de suite, nous sommes beaucoup à avoir vécu ces expériences et nous avons donc toutes et tous développé un trauma sexuel dans notre enfance.
Bref, les 17 ans de malheur, je les ai déjà vécu:
le silence, l’isolement, la peur, la dépression, la rage et l’agressivité, les comportements addictifs aka le désir désespéré de s’anesthésier, de ne plus ressentir la souffrance, l’impossibilité d’être intime avec quelqu’un en étant sobre, vivre dans les extrêmes: hypersensible, hypervigilante, hyper-anxieuse, hyper-toute-bagay, faire souffrir les gens parce que je souffrais, compliquer ma vie parce que je ne me donnais pas l’autorisation de réussir, la dépendance affective. Bitch, you name it!
J’étais dans tous mes états, et mon système nerveux autonome perpétuellement en réponse de stress: Sympathique (Combat/Fuite) et Dorsale (Sidération)
J’ai pratiquement dévoué la majorité de ma vie à essayer de comprendre: Comment diable en suis-je arrivée là? Pourquoi je suis comme ça, pourquoi je fais ça?
Pourquoi ça m’est arrivé? Pourquoi ma famille est comme ça? Pourquoi notre société est comme ça?
ET pourquoi ça ne dérange que moi et comment je peux aider à changer les choses??? (Cycle breaker way of life)
Même mon mémoire de Master de Psychologie clinique était sur les Violences Intra Familiales!
Et j’ai finalement compris que ma vie d’adulte était dirigée par la petite fille blessée que j’étais, et bien sûr que non elle n’était pas qualifiée pour vivre une vie de Femme et encore moins une vie de Maman.
Cette petite fille blessée a appris très tôt ce fameux mécanisme défensif: People Pleaser, elle a appris aussi que sa souffrance n’était “pas si grave” que la loyauté familiale était supérieure à l’expression de ses émotions, de ses besoins et limites.
Aujourd’hui, je suis une femme puissante et je me définis comme une Briseuse de Cycle parce que:
Je compte, j’ai de la valeur
Je reconnais que j’ai été victime d’abus et que ma souffrance était légitime
Je me guéris de mes traumas en libérant les mémoires cellulaires de mes corps et en faisant le deuil de la famille fantasmée
J’apprends et deviens le parent dont mon enfant intérieure a besoin et j’ai de la compassion, de l’attention et de l’amour pour toutes les parties de moi
Je partage mon expérience aussi librement que possible pour inspirer les autres à faire de même et j’accueille la parole des personnes qui ont besoin d’écoute et mes conseils
Attention, Je sais très bien que ce comportement de survie (People Pleaser) a jadis fait ses preuves dans bien des situations. Je sais que courber l'échine pour éviter les coups de fouet, la pendaison en balbutiant “Oui maître!” fait partie des raisons pour lesquelles j’écris aujourd’hui depuis mon Mac Book Pro.
Mais je te le redemande A QUEL PRIX?
Faire plaisir aux autres et dénier tes propres désirs, besoins et limites, celles de ton enfant intérieur blessé est exactement ce qui nourrit ta dépression, le vide en toi, tes blessures et tes traumas.
Ton enfant intérieur blessé ne te laissera pas oublier vos traumas peu importe ton âge, le nombre de drogues que tu ingères, de distractions que tu essaie d’utiliser pour la simple raison qu’iel vit à l’intérieur de toi et n’arrêtera pas de tout faire pour avoir enfin ton attention, ta protection et ton amour.
Et donc, Oui, à un moment, il faudra choisir entre toi et ton enfant intérieur, ton autonomie psychique et la loyauté familiale à tes dépens,
entre ta Vie selon tes propres termes ou selon les injonctions de la société.
Soit cheminer vers ton Etre Véritable ou vers Tes Masques.
Quelles conséquences tu es prêt à assumer?
Es-tu prêt.e à assumer Ton propre rejet, abandon, ta propre trahison, ton injustice envers toi et humiliation de toi-même ?
Comment je peux t'accompagner dans ta guérison et vers plus d'autonomie psychique?
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